Pas de Souffle sans Verbe
Il ne faut pas oublier ses racines. Le cadre de la première Pentecôte est une fête juive « Shavouoth », la commémoration de Matane Torah », le don de la Loi sur le mont Sinaï. Un midrash de l’Exode (c'est-à-dire un commentaire développé du texte sacré) raconte que la Torah avait été offerte à toutes les Nations mais chacune, l’une après l’autre, l’avait refusée. Cette Loi (la Torah) apparaissait comme hors de portée car trop exigeante. Seuls les fils d’Israël l’auraient acceptée avant même de savoir ce qu’elle contenait.
Sans enlever quoi que ce soit à la première alliance du Sinaï, le don de l’Esprit Saint aux disciples réunis à Jérusalem, 50 jours après Pâques, devient un prolongement extraordinaire de ce premier don de la Loi. L’Esprit Saint est l’amour même de Dieu qui nous permet d’accomplir ce que nous connaissons comme bon pour le faire en vérité. L’Esprit Saint est, à Pentecôte, la Loi Nouvelle donnée par le Père et le Fils. C’est la Loi qui accomplit la Loi.
Le Seigneur Jésus Christ et l’Esprit Saint sont indissociables pour réaliser l’œuvre de Dieu. Le grand théologien que fut le Père Congar avait une formule inspirée pour faire comprendre le lien entre le Christ et l’Esprit. « Pas de Verbe sans Souffle, il resterait dans la gorge et ne parlerait à personne.
Pas de souffle sans Verbe : il n’aurait pas de contenu et ne transmettrait rien à personne. »
Accueillir l’Esprit Saint à la Pentecôte, c’est retrouver la double source de l’identité et de l’unité de notre Église. Nous sommes unis dans nos différences parce que l’Église de Dieu est le Corps du Christ et parce que nous avons reçu un seul Esprit.
Avec les 10 000 jeunes d’Ile de France réunis à Jambville pour le Frat 2011 (parmi lesquels 91 jeunes de notre Secteur pastoral) recevons l’Esprit Saint, le Souffle du Verbe de Dieu. Il n’a pas fini de nous surprendre.
Père Frédéric Gatineau
Mai 2011