Nous et les rois
En ces jours beaucoup d’entre nous serons proclamés rois. Le hasard de la petite fève en aura décidé ainsi.
Les mages de l’Évangile n’étaient pas vraiment rois mais peu importe, nous avons raison de nous identifier à eux. Les mages viennent de l’Orient. Nous sommes toujours à l’Orient de quelque chose. L’orient, c’est là où le soleil se lève. Nous sommes tous, en espérance, de ce pays où l’on ressuscite éternellement. Les mages ont vu une étoile. Nous guettons aussi des signes de Dieu dans nos vies. Souvent, ils nous sont donnés précisément là où l’on ne les attend pas. Les mages vont chacun se mettre en route et leur quête commune, quoique très différemment exprimée, les fera se rencontrer. Sur les chemins de la foi également, nous sont donnés beaucoup de compagnons de route. Nous avançons les uns avec les autres. C’est l’Église du Seigneur.
Sur la route, les mages vont affronter Hérode. Quelle naïveté face à la méchanceté du roi. Sur nos routes, la foi est aussi un combat. Comme les mages nous rencontrons l’Ennemi. Il est souvent malin et séducteur, comment ne pas lui donner prise ? Comment ne pas être complice de sa mortelle volonté d’éliminer le Christ de notre monde ?
Les mages suivent l’étoile et se prosternent devant l’enfant et sa mère. Ils sont les premiers pèlerins de Notre Dame. Nous aussi, nous aimons tant regarder Marie et l’Enfant. Cela nous apaise infiniment.
À Longpont spécialement, la Vierge a tant à nous dire.
Les mages repartiront chez eux par un autre chemin. Pour nous aussi, les rencontres de foi nous font repartir autrement. La prière, le temps passé au service des plus petits, le partage de la foi avec nos frères nous transforment et nous rendent différents.
Coiffons la couronne, chacun avec nos têtes nous sommes bien des rois mages.
Père Frédéric Gatineau
Epiphanie 2012