Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté.
On a beau le savoir. On a beau entendre et réentendre chaque année cette page d’Évangile, on s’étonne quand même. Jésus montre ses mains et son côté. Il montre ses plaies. Le voilà, le Ressuscité, le Glorieux, le Seigneur des Seigneurs, celui qui a vaincu la mort, celui qui est remonté des enfers et il a encore les plaies sur ses mains, ses pieds et même à son côté. Humainement, personne ne peut vivre avec un cœur transpercé. Mystérieusement, il fallait qu’il garde les traces de sa Passion : c’est bien le crucifié qui est ressuscité et devant ce mystère, tous les saints et tous les mystiques se sont perdus en contemplation.
« Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. »
On peut vivre avec des blessures. Pas seulement survivre, mais vivre. Et il y en a des blessures, et des occasions de blessures dans la vie : les chutes, les maladies, les humiliations, les coups du sort, les insultes, les trahisons, les espoirs déçus. Chacun porte en lui une telle quantité de blessures.
Nos corps gardent quelquefois des traces de ces coups durs. Regardez bien : il y a les cicatrices petites ou grandes, les accidents, les opérations…Rien n’est oublié… C’est la mémoire douloureuse de l’épiderme. Mais il y a aussi les blessures invisibles et qui font parfois plus mal encore. À chaque fois le Ressuscité avec ses plaies, nous dit : « Tu peux vivre ! Je t’appelle à la vie ! » Et même « Je t’envoie » !
Père Frédéric Gatineau
Pâques 2014