Histoire d'une résurrection
L'église de Nozay a fait peau neuve. Durant des semaines, architectes et ouvriers ont entièrement refait les sols, percé une porte latérale, installé un chauffage sous la dalle, construit une nouvelle voûte sur la nef, restauré le grand portail, gratté et posé un nouvel enduit sur tous les murs. Au cours du chantier, la décision a également été prise de rouvrir deux baies depuis très longtemps bouchées : un splendide oculus en façade ouest et une magnifique fenêtre gothique sur la façade est. Du levant au couchant, le soleil emplira désormais le beau vaisseau.
C’est presque une nouvelle église et nous devons ce beau travail à la ténacité de la municipalité Nozéenne et au talent de l’architecte Jean-Pierre Ceccaldi. Tous les corps de métiers ont collaboré à cette belle entreprise : Benoît le tailleur de pierres, Jason, Eduardo et tous les autres…
La paroisse de Nozay n’a jamais cessé d’être associée au projet et elle a dû aussi casser sa tirelire... Comment garder des épaves de mauvaises verreries quand tout était flambant neuf à coté ? Il a donc fallu acheter de nouveaux verres pour l’ensemble des baies. On ne pouvait les laisser ternes et transparentes. Pas d’argent pour des vitraux…Corinne Bourdon a offert de les peindre… bénévolement ! La caisse paroissiale a aussi financé un nouvel autel en pierre créé à partir de l’ancienne table d’autel habilement retaillée.
Une fois les murs livrés on a pu penser à les garnir. Nozay ne manquait pas de tableaux, on ne pouvait pas tout accrocher. 3 des anciennes toiles monumentales ont trouvé leur place dans la nef près des vénérables pierres tombales désormais préservées à la verticale. Juste sous le nouvel oculus, vous découvrirez même un trésor oublié de l’église, une belle toile ancienne qui attendait son heure et son emplacement pour refaire surface.
La restauration de Nozay est un peu une parabole de Résurrection !
Au cœur de la petite cité, devant le grand carrefour où tout le monde passe, l’église st Germain ressemble à l’Eglise du Christ qui tente de témoigner de son Seigneur avec les mots d’aujourd'hui.
Percer des portes et des fenêtres, laisser entrer la lumière, faire danser les couleurs. Faire du neuf avec de l’ancien, enlever le superflu. Faire revivre le plus authentique. C’est chaque fois l’œuvre de Pâques en nous. Venez voir !
Père Frédéric Gatineau
Pâques 2014
Un Saint Germain pour Nozay
St Germain est né vers l’an 378 à Auxerre, dans une famille fortunée. Il fut d’abord avocat. Marié à une femme très pieuse du nom d’Eustachie, il fut élu évêque contre sa volonté à la mort de Saint Amasser, évêque d’Auxerre, en 418. Plus tard, l’évêque Germain sera appelé deux fois en Grande Bretagne pour y annoncer l’Evangile. C’est vers 429, sur le trajet de son premier voyage missionnaire qu’il fera étape à Nanterre dans la famille de la future Ste Geneviève. La petite fille n’a encore que 7 ans mais elle fera part à st Germain de son désir sincère de se consacrer à Dieu. Saint Germain accueille ce projet avec bienveillance. Cette scène de la bénédiction de la petite Geneviève par Germain est devenue très populaire. On la trouve représentée, par exemple, près de chez nous sur des vitraux à Bièvres et Arpajon et sur une toile à Athis Mons. C’est aussi le thème d’un vieux groupe sculpté conservé dans l’église de la Ville du Bois et qui était jadis à Nozay.
Dans l’Essonne, St Germain dit « l’auxerrois » est patron des églises de Dourdan, Champlan et bien sûr de Nozay. Il manquait une statue du saint patron à Nozay ; un nouveau St Germain, œuvre originale du sculpteur André Judee, a été créé spécialement pour la niche extérieure et va donc remplacer la statue de St Antoine qui retrouve sa place à l’intérieur. Cette statue a été officiellement inaugurée et bénie le samedi 2 Octobre 2011.
Père Frédéric Gatineau
Octobre 2011